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Thérain, une résidence à l'école d'Art du Beauvaisis,
texte Julie Crenn et Clotilde Boitel

 

 

In my work, I conjure situations where art meets everyday life. I like the indistinct sphere where these two realities mingle and interconnect, evoquing a never-ending dialogue between one and the other.
My sculptures are doubles, doppelgängers, not unlike recent memories coming from an accumulation of reality and routine. I've chosen the technique of earthenware as a material permitting me to mould and copy everyday objects : light bulbs, electrical sockets, adaptors, carpet slippers, grab-handles, pegs, plastic bottles forgotten on a bedside table...
The technique of earthenware transforms  the original object. During the steps of moulding, drying, and firing, the object gets distorted in a way that I cannot, and don't wish to control, and my sculptures bear the traces of these accidents. Here's what I'm most interested in, as opposed to, for instance, a brand new and perfectly cast light switch freshly coming out of the production chain. I voluntarily keep the traces of my manipulation, I even leave the jagged edge you get during the process of casting. The hardly distorted form gives an impression of strangeness.
My sculptures fully live in the space I offer them. Discreet, they won't change its function in the slightest, their presence will simply mark it in a subtle way, like appendixes from a parallel world. I let them explore the unseen space they evoque.
Thus, two realities get superimposed : at first sight, the sculptures seem to be at their rightful place, despite the (sometimes imperceptible) abyss of representation. Yet they are not what their shape and their inhabited space is making us believe. I reproduce objects which are so typical for everyday life we don't notice them any longer. Thus, my work offers a new regard on form, function, and space. 

Je sollicite des situations où l’espace de l’art se rencontre avec la vie. J’aime le trouble, lorsque ces deux espaces se superposent, se mélangent. Il y a alors un aller-retour incessant entre ses deux espaces.
Mes sculptures sont des doubles, comme des souvenirs proches qui découlent de l’accumulation de faits routiniers. J’ai choisi de la faïence comme matériau « de coulée » pour copier des choses.
Ampoules électriques, multiprise, chaussons, poignées de placard, chevilles d’accroche dans un mur, bouteilles en plastique oubliées sur une table de nuit…
Elle induit des transformations de la forme : torsion non contrôlée durant les étapes du moulage, du séchage, de la cuisson… Ces accidents m’intéressent ; ils sont opposés par exemple à la prise électrique lisse sortie de l’usine. J’y laisse la trace de ma fabrication, je conserve la barbe due au processus du moulage. Chaque faïence est ainsi différente, ainsi cette forme échappe au circuit de la production sérielle industrielle. La forme à peine tordue crée une étrangeté.
Mes sculptures habitent l’espace que je leur propose. Elles ne changent en rien ses fonctions, elles le marquent simplement. Ce sont des appendices d’un autre lieu parallèle. J’exploite le hors champ que suggèrent mes sculptures. Ainsi deux réalités se superposent. Les sculptures sont à leur place malgré une fracture, un écart, celui de la représentation. Elles ne sont pas ce que leur forme et leur place nous indiquent.
Je reproduis des objets, des motifs qui sont tellement quotidiens que l’on ne les voit plus. Ainsi, j’offre un nouveau regard sur ces formes et leur fonction.